La bourgeoisie noire : une problématique du retour
Hélène Le Dantec-Lowry
ABSTRACT
FRANÇAIS ENGLISH
The black middle class now living in suburbs is being increasingly influenced by white culture. An analysis of its lies with the African-American church and kin System, however, shows that, while there is a degree of acculturation to dominant values, this group often retains or readopts many of its original practices. This study is based in part on interviews conducted in St Louis, Missouri between 1983 and 1987 and during the summer of 1992.
FULL TEXT
1 D’après le recensement de 1990, 46,9 % de Noirs (67,6 % de Blancs) gagnent plus de 25 000 dollars (...)
1La configuration socio-économique mais aussi culturelle de la communauté africaine-américaine ces dix dernières années traduit la diversification, l’éclatement en deux pôles souvent opposés. Il existe aujourd’hui une bourgeoisie – au statut le plus souvent récent1 – excentrée vers les banlieues et on voit désormais des divergences et des tensions croissantes entre ce groupe privilégié d’une part et les déshérités des centres urbains appauvris (les « innercities ») d’autre part.
2 Saint Louis est une ville à forte population noire. Elle comporte 47,4 % de Noirs pour 51 % de Bla (...)
2Une enquête menée dans plusieurs quartiers de Saint Louis2 auprès de Noirs de couches sociales et d’âges divers a permis de constater, en effet, des différences notoires selon l’appartenance sociale ou le lieu de résidence mais aussi dans le degré d’identification à la culture afro-américaine. La dispersion géographique et des statuts économiques différents vont accroître les clivages.
3Le pasteur noir d’une église épiscopalienne de Saint Louis note cette césure et la volonté, parfois, de cette bourgeoisie de ne pas s’identifier au groupe d’origine, la désaffection envers les plus pauvres :
What’s happened now is that there is a class System between the middle class and the real poor and what we’re finding is this gap between them [...] You’ve got black kids who’ve got parents who live in the suburbs, who are middle class and then you’ve got the kids on AFDC. Their clothing is different and there is a lot of tension between them. They’re beginning to separate very, very early in life. [...] There are Blacks on television now, when they talk about Blacks here [in the ghetto] they say “those people”. It’s like, “I’m not a part of that anymore”.
4Ces Noirs de la bourgeoisie vont parfois adopter l’orientation matérialiste et plus individualiste de l’Amérique WASP. Il y a désir d’acculturation en vue d’une meilleure acceptation dans la société globale. Il s’agit alors d’imiter ses voisins blancs.
5Toutefois, l’enquête que nous avons menée à Saint Louis nous a permis de constater que l’acculturation était souvent loin d’être complète, la rupture non achevée. Le Noir de la bourgeoisie ne veut pas nécessairement couper tous les liens d’avec son groupe d’origine, et même il cherche parfois à les renforcer ou à les recréer utilisant des « lieux de mémoire » qui lui permettent la réappropriation du passé de manières diverses, souvent simultanées.
6On voit ainsi aujourd’hui quelques personnes – des intellectuels, des artistes le plus souvent – qui retournent s’installer dans les centres urbains. Elles expriment ainsi la volonté de retrouver leurs racines, de marquer leur appartenance à une communauté bien définie et leur distance par rapport à la société blanche. Mais, la violence, le délabrement physique des lieux, l’acceptation difficile parfois par les habitants du quartier, contribuent à rendre ce retour problématique et peu réussiront cette « réintégration ».
7En outre, ces dernières années, des banlieues noires ont été sciemment constituées dans des quartiers aisés ; il en existe aujourd’hui autour de Saint Louis comme à Washington, Miami ou Atlanta. Il s’agit de créer des enclaves communautaires homogènes, tant du point de vue économique que culturel. Les contacts sont établis en priorité avec d’autres Noirs et on y insiste sur la préservation d’un héritage spécifique, par exemple dans le choix des programmes scolaires qui devront être orientés, au moins en partie autour de l’histoire, la littérature ou l’art africains ou afro-américains (Dent 18-29). Ces personnes, qui sont tout à fait intégrées professionnellement, ont délibérément choisi un certain isolement géographique à mi-chemin entre les quartiers blancs où ils ne se sentent pas toujours bien acceptés et le « ghetto » où le retour n’est pas concevable, isolement qui permet peut-être la survie culturelle.
8Le retour vers le Sud, berceau de la communauté noire aux États-Unis, de nombreux retraités mais aussi de familles actives, procède également de cette démarche visant à retrouver ses racines, un cadre où l’on pense être mieux intégré, moins « déconnecté », une communauté au sens plein du terme. De nombreuses métropoles du Sud ont ainsi vu leur population noire croître entre 1980 et 1990 aux dépens des grands centres industriels du Nord : Miami 50,1 %, Atlanta 40 %, Dallas-Fort Worth 32,4 % ou Raleigh-Durham 25 % (chiffres tirés du recensement de 1990).
9Il est intéressant ici de noter les termes et métaphores à travers lesquelles s’affirme cette volonté :
3 Ces allers et retours ne sont pas nouveaux dans le groupe noir : dès la « Grande Migration » au dé (...)
This lack of nurturance accounts in large measure for many frequent trips back home. Blacks who are starving “up North” go “down South” to get off the edge, to “get down” with the home folks, to recapture the early sense of family, connectedness, or community. [Coner-Edwards et Spurlock, 8]3.
4 Voir H. Le Dantec-Lowry, « Family Reunions in the Afro-American Community » présenté au colloque F (...)
10Les réunions de famille qui permettent à la parentèle élargie de se retrouver – parfois d’ailleurs dans le Sud – font partie d’une certaine manière de cette stratégie de rapprochement. La famille devient alors à la fois l’élément nourricier et le lieu de rencontre, le garant de l’existence d’une communauté. Ces célébrations permettent la « ré-union » des parents au delà des différences de classe, de lieu de résidence. Elles servent de marqueurs de l’identité ethnique4. Parmi les fêtes célébrées il en existe aussi qui identifient le Noir à une culture spécifique comme le Kwanzaa qui, là encore, opère une distanciation par rapport aux fêtes de la société dominante et un rapprochement avec les valeurs communautaires.
5 Voir par exemple les travaux de Maulana Karenga, directeur de The Institute for Pan-African Studie (...)
11Parallèlement, le mouvement afrocentriste insiste, en particulier dans les centres universitaires d’Études Africaines-Américaines, sur la revalorisation de l’histoire et de la culture noires5. Ce mouvement s’inscrit aussi dans un parcours qui tend à rapprocher les Noirs de leurs racines, jusqu’en Afrique cette fois. On peut critiquer l’aspect exclusif et monolithique de cette démarche qui prend le contrepied des thèses eurocentristes de façon parfois tout aussi excessive ; mais elle permet le lien avec un passé qu’on a longtemps dénigré et déprécié. Pour Molefi Kete Asante, l’un des ardents défenseurs de cette école :
Nothing can ever achieve for us the victory we seek but a recapture of our own minds. [...] We have received the invaluable legacies of those who have gone before us and can now demonstrate the superiority of the way for us. It is superior for us because it is from us. It is not external to us; it was not given by some other people to us; it is not a paternalistic, materialistic, benevolent conceptualization. Afrocentricity is you. It derives from you and goes back to you. [Asante 47.]
12Asante insiste sur ce « nous », sur l’appartenance à un groupe bien défini avec une histoire spécifique, des valeurs bien distinctes de celles imposées par la société blanche. Sans aller aussi loin, une autre façon de « marquer » son identité se fera grâce au vêtement qui rappellera l’Afrique par le tissu, la coupe ou les accessoires utilisés.
13Les exemples ci-dessus ne s’appliquent pas nécessairement à la bourgeoisie dans son ensemble et il nous a semblé intéressant d’étudier le rapprochement avec deux institutions communautaires primordiales à savoir la famille, prise ici au sens élargi, et l’église.
14Concernant la famille noire, de nombreux observateurs ont noté l’importance d’un réseau de parenté complexe, dans lequel sont échangés des services divers et qui ne se limite pas à la seule cellule nucléaire ou à un domicile unique. Il s’agit d’un schéma développé pendant l’esclavage comme l’a décrit Gutman [1976] et qui perdurerait. L’assistance caractériserait la famille noire, une famille élargie qui « consiste en un système de parenté à multiples générations, interdépendant, maintenu à la base par un sens d’obligation envers le bien-être des membres du réseau de parenté ». L’entraide est alors « un effort réciproque de la part des membres de la famille pour mettre en commun les ressources nécessaires à la survie et au développement » [J. & E. Martin 4] et elle existe entre les divers membres qu’ils soient consanguins ou non.
15A l’opposé, la société dominante met plus l’accent sur la nucléarité, sur une cellule étroite et patrifocale. Parmi les personnes interviewées à Saint Louis, nous avons rencontré des membres de la classe moyenne qui vivaient en structure restreinte ; le père y prenait les décisions importantes et était souvent le soutien financier principal. Si l’on considère l’orientation moins matrilinéaire et le taux plus élevé de mariages conventionnels, il semble bien que certaines familles plus aisées, celles qui vivent dans des banlieues à majorité blanche, soient davantage influencées par la culture dominante. Elles veulent s’intégrer dans la société globale et en adoptent les valeurs. La politique familiale du gouvernement ces dernières années et le discours de nombreux politiciens conservateurs ou d’hommes d’église ont longtemps désigné la cellule nucléaire comme normative et représentative de l’« Amérique traditionnelle ». Tout modèle différent était souvent considéré « déviant ». Le Noir qui recherche l’intégration ne fait donc pas que choisir les pratiques familiales blanches, il se voit aussi parfois « forcé » de les adopter s’il veut être accepté dans la société WASP. Il sera intéressant, ici, de voir l’évolution de la politique familiale alors que le président Clinton a insisté dans son discours d’investiture, comme dans sa campagne électorale, sur « une Amérique qui inclut toutes les familles ».
16Notre enquête à Saint Louis a démontré que de nombreux Noirs de la bourgeoisie n’ont pas totalement abandonné les conduites familiales de leur culture d’origine et ils participent encore, par exemple, au système d’entraide. Même si celui-ci peut apparaître moins répandu que dans les familles pauvres, il l’est plus que dans la bourgeoisie blanche [Pipes Mc Adoo]. De plus, l’appartenance à la classe moyenne est assez récente pour un nombre conséquent de Noirs qui ont pu y accéder en partie grâce à l’aide de la parentèle élargie. En contrepartie, nombre d’entre eux se sentent redevables à leur famille et à leur communauté d’origine et participent consciemment à ce réseau d’échanges.
17L’assistance, sous forme de bénévolat s’étend parfois aux plus défavorisés et le groupe dans son ensemble peut prendre le sens de parentèle : le sentiment d’obligation l’inclut alors en entier.
18En outre, les Noirs qui ont quitté les centres urbains et vivent aujourd’hui dans des banlieues plutôt blanches et qui par l’école ou le travail côtoient une majorité de Blancs, ne sont pas nécessairement bien intégrés ou acceptés. De nombreuses personnes qui vivaient dans cette situation à Saint Louis ont manifesté le sentiment de ne pas être « à l’aise », de n’avoir que des relations superficielles avec leur entourage non noir. C’est par exemple le cas de Mme D. :
When we moved to Cincinnati, we moved into a coop, it was cooperative apartments and the community was just beginning to integrate and they had taken it upon themselves to make it work so they just went all out of their way to pull black families in, which was fine you know. We enjoyed it [...] and those were the only friends we had for about a year in Cincinnati. Then, one day there was another black girl; she lived across from us. She said her brother was having a New Year’s Eve party and would we like to come. We were just thrilled, you’d have thought the president had invited us. We could hardly wait to go to a party where there were all black people, you know and that’s when I knew I was really glad I am black.
19On peut être obligé, professionnellement, socialement, de vivre avec les Blancs mais on essaye de préserver des espaces de convivialité avec ceux de sa communauté. Dans l’élaboration de l’identité on retrouve « le désir de la reconnaissance, la quête de la visibilité [...] ; un désir profond d’association » [West 20], ce qui est ici refusé par les Blancs. La référence privilégiée reste donc le groupe noir, en particulier la famille qui est ici un lieu de convergence oblitérant les disparités économiques ou de lieu de résidence. A travers les réseaux de parenté et d’amitié, le Noir de la bourgeoisie préserve – au moins en partie – les pratiques du passé. On assiste même parfois à un retour vers la communauté d’origine comme c’est le cas pour monsieur D., un ingénieur de 53 ans :
I used to start [my week-end] with my Friday afternoon “Happy-hour” after work and I would mix with my white colleagues and we would drink beer in a predominantly white establishment. And I did that for a number of years and then, one day, I thought: “something ain’t right about this”. Now I don’t do that. I leave my work and I go with the black folks and I have fun with the black folks. I went through that cycle of trying to integrate myself into their [the white people’s] society and I think it does make sense to stay with the black community, to be a part of it.
20Ce retour est parfois désiré mais il est aussi influencé par le dépit d’être rejeté : beaucoup ont fait l’expérience d’une discrimination toujours présente aux États-Unis.
21L’église est elle aussi parfois un des instruments du retour. Elle est également un lieu de rassemblement au-delà des divergences socio-économiques même si nombreux sont ceux qui ont aujourd’hui quitté les églises ou les confessions de leur enfance.
22La bourgeoisie choisit plus volontiers des églises presbytériennes ou épiscopaliennes mais aussi le catholicisme. Ces confessions permettent de se démarquer des églises plus démunies associées davantage aux quartiers pauvres des centres urbains (baptistes ou méthodistes par exemple) et aux « classes inférieures » ainsi que le fait remarquer Dorothy qui travaille pour l’African Methodist Episcopal Church :
They [the middle class] also go to white churches you see. The middle class in St Louis, I can tell you where they attend church, they’re not here mainly. They’re gonna go to the Catholic churches, not black churches. They want to keep an identification that keeps them away from the lower class, the ritual that is traditionally ours; they want to be elevated to higher standards.
23Se détourner de l’église spécifiquement noire, c’est aussi refuser l’identification à la culture afro-américaine et montrer la volonté de s’intégrer à la culture dominante. On a alors des églises distinctes, reflet de la réalité sociale, et une moins grande cohésion de la communauté. Dans les banlieues aisées où habitent un nombre assez important de Noirs, ceux-ci fondent leurs propres églises. Là encore, on a des églises différentes (par la confession et/ou le niveau socio-économique des membres) de celles des quartiers spécifiquement noirs, mais elles assurent le maintien des liens avec des personnes du même groupe ethnique.
24L’église va également entretenir et enseigner les valeurs culturelles, par exemple au niveau de l’entraide, semblable ici au réseau de parenté. Elle peut donc renforcer l’identité ethnique. En même temps, elle peut aussi choisir d’enseigner des valeurs qui se rapprochent de la culture dominante : il s’agit alors d’accélérer le processus d’intégration.
25Ainsi, l’église peut reproduire la même structure hiérarchisée et différenciée mais, comme la famille étendue, elle peut aussi permettre de se retrouver malgré des différences économiques et aide ainsi à conserver la cohésion de la parentèle ou à la recréer.
6 Sur cet individualisme dans la culture de la rue, voir par exemple J. & E. Martin, op. cil., Dougl (...)
26L’église a participé largement à la lutte de la minorité noire pour sa reconnaissance mais elle semble moins mobilisée et peut-être moins présente aujourd’hui. « En apparence, il semble que la conscience religieuse soit encore élevée dans la communauté noire urbaine, en particulier car la plupart des villes possèdent un grand nombre d’églises noires [...]. Cependant, l’église noire, comme la famille étendue, n’est pas capable d’enrayer l’individualisme croissant dans la communauté ». [J & E. Martin 68]. Cet individualisme est plus présent aux deux extrêmes de l’échelle sociale : d’un côté, dans la bourgeoisie, dont certains membres vont choisir de se distinguer par rapport à une parentèle où l’entraide peut freiner son avancement social et de s’associer à des églises blanches visant ainsi une meilleure intégration dans la société globale ; de l’autre, chez les habitants des centres urbains impliqués dans la culture de la rue et plus influencés par des valeurs qui semblent prôner l’exploitation de l’autre aux dépens du sens communautaire6.
27La bourgeoisie noire se trouve donc au cœur de situations équivoques ; elle est parfois « tiraillée » entre deux styles de vie, deux identités. Mais, on le voit, l’acculturation aux valeurs dominantes n’est souvent que partielle ; il y a résistance culturelle. Ce groupe montre sa capacité à être bi-culturel, à adopter de nouvelles valeurs, à en préserver d’autres selon ses besoins ou sa situation. Il y a d’ailleurs fréquemment démarcation entre une vie professionnelle plus orientée vers l’Amérique blanche et une vie privée où liens affectifs et conviviaux sont davantage établis au sein même de la communauté noire.
28On peut cependant s’interroger sur l’avenir : quelle sera l’évolution de cette bourgeoisie alors que ses enfants sont peut-être moins en relation avec les classes plus défavorisées, avec les quartiers spécifiquement noirs ? Dès l’école, ils sont fréquemment en contact avec la culture dominante, non seulement par le contenu des cours mais aussi parce qu’ils vont dans des écoles où leurs camarades ne sont pas en majorité noirs. L’église, elle, semble avoir moins de prise sur les jeunes, quelque soit leur appartenance sociale. La parentèle elle-même ne risque-t-elle pas de souffrir des « cassures » sociales au sein du groupe avec des jeunes aux expériences si disparates alors même que les plus pauvres (« the underclass ») sont de plus en plus isolés par la politique urbaine aux États-Unis ? [Wacquant].
7 On l'a bien vu lors des émeutes à propos de l’affaire Rodney King à Los Angeles au printemps 92. U (...)
29Mais, les préjugés raciaux persistent et s’adressent au groupe noir dans son ensemble. Paradoxalement, ils renforcent sa cohésion7 et incitent la bourgeoisie à « retrouver » ses habitudes culturelles d’origine, ses racines.
30En même temps, on ne peut ignorer que cette dernière a un statut lié à l’emploi des deux conjoints souvent précaire et fragilisé par la crise actuelle. De plus, ses membres se voient davantage sollicités par une parentèle aux besoins accrus et qui dépend d’elle pour sa survie : on lui demandera des services divers (un logement temporaire, un appui financier pour le loyer, l'école ou la nourriture, l’usage de la voiture, etc.) [Wilkerson]. Un « déclassement », la perte des avantages socio-économiques pourraient alors provoquer le retour vers les quartiers défavorisés. Les jeunes de la bourgeoisie réussiront-ils d’ailleurs à conserver les acquis de leurs aînés ?
8 La ville de Saint Louis ne comportant pas un nombre significatif de membres d’autres groupes minor (...)
31Le parcours identitaire de la bourgeoisie n’est donc pas « un » ni unilatéral ; il peut être double – bi-culturel –8 et circulaire et prendra peut-être en compte à la fois les facultés d’adaptation et de résistance des Noirs et leur créativité, mais aussi la place accordée au groupe dans la société américaine.
BIBLIOGRAPHY
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RÉFÉRENCES
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DOI : 10.2307/778781
WILKERSON, Isac 1. “Middle-Class Blacks Try to Grip a Ladder While Lending a Hand”, The New York Times, November 26, 1990, pp. A1-A13.
NOTES
1 D’après le recensement de 1990, 46,9 % de Noirs (67,6 % de Blancs) gagnent plus de 25 000 dollars par an et sont ainsi classés dans la bourgeoisie. Il faudrait sans doute ici dissocier la classe moyenne qui a quitté le quartier spécifiquement noir et recherche l’intégration dans la culture dominante et celle – souvent plus ancienne – qui habite toujours les centres urbains, y travaille et y dépend par exemple d’une clientèle majoritairement afro-américaine. Alice F. Coner-Edwards et Jeanne Spurlock font elles-mêmes une différence entre "the nouveau middle-class” et "the established middle-class’’, différence qui recoupe parfois ce qui vient d’être décrit.
2 Saint Louis est une ville à forte population noire. Elle comporte 47,4 % de Noirs pour 51 % de Blancs et des pourcentages très faibles d’autres minorités (Asiatiques et Hispaniques). Dans les banlieues de la ville le pourcentage de Noirs est nettement inférieur : moins de 20 % (chiffres tirés du dernier recensement de 1990). Cette enquête a été faite entre 1983 et 1987 et en été 1992. Nous avons eu des entretiens de durées variables avec une quarantaine de personnes.
3 Ces allers et retours ne sont pas nouveaux dans le groupe noir : dès la « Grande Migration » au début du siècle les analystes ont constaté les visites et voyages fréquents vers le lieu d’origine qui permettaient de « maintenir les relations clés » et « d’effacer les distances » comme le constate Earl Lewis pour qui ces visites sont « une stratégie pour s’adapter à de nouvelles conditions de vie » [409].
4 Voir H. Le Dantec-Lowry, « Family Reunions in the Afro-American Community » présenté au colloque Fêtes et Célébrations des Communautés Ethniques en Amérique du Nord, CIRNA, Paris VII, 14-16 décembre 1989.
5 Voir par exemple les travaux de Maulana Karenga, directeur de The Institute for Pan-African Studies à Los Angeles ou de Molefi Kete Asante de Temple University à Philadelphie ou encore « Africentricity in Social Science » par Gordon D. Morgan, The Western Journal of Black Studies, vol. 15, No. 4, 1991, pp. 197-206.
6 Sur cet individualisme dans la culture de la rue, voir par exemple J. & E. Martin, op. cil., Douglas G. Glasgow, The Black Underclass, Poverty, Unemployment and Entrapment of Ghetto Youth, San Francisco : Jossey-Bass publishers, 1980 et certains passages de Robert Staples, Black Masculinity. The Black Male’s Role in American Society, San Francisco: The Black Scholar Press, 1982, qui font suite aux études de Roger D. Abrahams, Deep Down in The Jungle Chicago: Aldine Publishing Co., 1970 et Ulf Hannerz, Soulside: Inquiries in Ghetto Culture and Community, New York: de Columbia University Press, 1969.
7 On l'a bien vu lors des émeutes à propos de l’affaire Rodney King à Los Angeles au printemps 92. Un sondage montrait la solidarité des Noirs face à l'acquittement des policiers accusés d’avoir frappé King : 45 % de Noirs, toutes classes confondues, contre 12 % de Blancs voyaient le racisme comme raison de l’acquittement et 84 % contre 43 % pensent que la justice américaine favorise les Blancs. [Time Magazine, No. 19, May 11, 1992, pp. 22-37].
8 La ville de Saint Louis ne comportant pas un nombre significatif de membres d’autres groupes minoritaires, nous ne pouvons pas examiner les rapports de la classe moyenne noire avec des cultures autres que la culture blanche. Il serait toutefois intéressant d’étudier ces rapports dans des villes où ce groupe se retrouve dans des quartiers multi-ethniques.
AUTHOR
Hélène Le Dantec-Lowry
Univ. Paris II
By the same author
Incidences de l'événement, Presses universitaires François-Rabelais, 2007
De l’esclave au président, CNRS Éditions, 2010
De lieu en lieu, de place en place : le parcours des domestiques africaines-americaines in Regards croisés sur les Afro-Américains, Presses universitaires François-Rabelais, 2003
All texts
© Presses Sorbonne Nouvelle, 1994
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Wednesday, August 19, 2009 Caster Semenya: Male or female? Caster Semenya's sex in doubt, as reports of sex testing and potential disqualification surfaceBy now, most of you will be aware that South Africa's 800m sensation, Caster Semenya, has been reported as a potential disqualification from tonight's 800m final in Berlin, on the grounds that the IAAF had conducted tests on her to establish her sex, and that she might be male (I must clarify this - it's not an issue of male vs female, but of "entirely female", since she may possess secondary male characteristics as a result of some condition, reported as hermaphroditism).This latest report (unconfirmed, I might add, at least with respects to the DQ - apparently the testing was done) is the climax of rumors that have been doing the rounds ever since the 18-year set the world's fastest time of 1:56.72 in a low key meeting in Mauritius recently.I have been quite silent on the issue, and will continue to do...
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